Célébrons la Journée internationale des personnes handicapées

Remarques de Tony Dolan, président national du CCD, lors du déjeuner offert le 3 décembre dernier par les ministres Flaherty et Kenney.

« Nous vous remercions, messieurs les ministres Flaherty et Kenney, de votre appui et de votre empressement à  célébrer avec nous la Journée internationale des personnes handicapées.

Permettez-moi tout d’abord de souligner la présence des représentants d’autres organisations qui ont accompagné le CCD et l’Association canadienne pour l’intégration communautaire (ACIC).

Personnes d’Abord du Canada
Réseau d’action des femmes handicapées du Canada (DAWN-RAFH Canada)
Association des Sourds du Canada
Association canadienne des étudiant-e-s handicapé-e-s du niveau postsecondaire
Vie Autonome Canada
Lésions médullaires Canada
Le Conseil canadien de la réadaptation et du travail
Neil Squire Society

En nous penchant sur notre passé, nous constatons que nous avons grandement progressé dans la construction d’un Canada plus accessible et plus inclusif.  Je me souviens de l’époque où les transports n’étaient pas accessibles, où l’environnement bâti était source d’obstacles, où nous étions exclus des processus électoraux, où les émissions télé n’étaient pas sous-titrées, où l’on ne parlait surtout pas des problèmes de santé mentale, où les familles étaient censées être le seul soutien, où en tant que personne handicapée, vous ne deviez même pas  à  un emploi, où la ségrégation était la norme.  D’ailleurs, le livre de Michael Prince « Absent Citizens » résume bien les expériences passées des personnes handicapées au Canada.

Au cours de ses quarante années d’existence, le mouvement des personnes handicapées au Canada a vraiment fait du chemin et peut particulariser de nombreuses réalisations.  Si certains se demandent «   Quel a été le catalyseur de ces transformations sociétales », la réponse est simple.  Les personnes handicapées, leurs familles et leurs organisations ont décidé de s’exprimer sur les inégalités auxquelles elles sont quotidiennement confrontées.  Les personnes en situation de handicap ont incité nos  services de transport, nos éducateurs, nos architectes, nos entreprises, nos médias, tous les paliers de gouvernements ainsi que les personnes non handicapées à nous percevoir différemment, à reconnaître nos capacités.  Ce catalyseur «  Cette Voix qui est la nôtre »  a donc été encouragée et notre slogan « rien pour nous, sans nous » a été concrétisé.

Si la société canadienne est plus inclusive et plus ouverte, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.  Malheureusement, de nombreux Canadiens continuent à vivre dans la pauvreté.  Nous devons donc trouver des moyens de rendre notre force active plus inclusive et, dégager celles et ceux  qui ne pourront vraisemblablement pas s’intégrer dans le marché du travail compétitif, de l’emprise infernale  de la pauvreté, exactement comme nous l’avons fait pour les personnes âgées.  Nous devons nous assurer que les nouvelles technologies n’érodent pas nos acquis si chèrement gagnés, comme le sous-titrage.  Nous devons trouver les moyens de réduire l’incidence du handicap chez les personnes autochtones et de reconnaître puis traiter les besoins spécifiques des femmes handicapées.

Notre collectivité n’est pas ordinaire.  Elle est au contraire très diversifiée;  il nous incombe aussi de collaborer et de soumettre des recommandations consensuelles sur les avancées à réaliser.  Un incessant gradualisme semble être de mise.  Le monde ne changera pas du jour au lendemain.  Mais si la Voix des personnes handicapées est encouragée à se mêler aux débats et aux dialogues de politique publique et de droits de la personne, nous pourrons construire un Canada où, quelles que soient les déficiences,  toutes les citoyennes et tous les citoyens pourront profiter, à part égale, des richesses et des ressources de ce formidable pays.